"je n'ai plus désormais qu'un seul vêtement
pas en satin ni en soie brodée
de quelle couleur me demandez vous ?
ni rouge, ni pourpre
l'été il sert de bure
l'hiver de couverture
hiver, été, l'usage change
ainsi passent les années"
Han Shan (traduction Cheng Wing Fun et Hervé Collet - editions Moundarren)
Dimanche, je déambulais sur l’oppidum d’Alesia, et j’ai rencontré cette chose étrange !
Pas très attirante, mais envoutante et j'ai pensé à ce poème......
J’ai d'abord hésité un moment !
Tout dépendait sous quel angle je la regardais ! on aurait presque dit que c'était une oeuvre d’art.... contemporain !
(cliquez sur l'image pour l'agrandir)
Tout le monde passait devant, très peu la voyaient.......`elle se faisait discrète sous le soleil mordant.
Pierre ou tissu ? morceau de sculpture ?
Plus je la scrutais, plus je me posais de questions !
quel monstre étrange me dévisageait ainsi de ses deux yeux vides ?
J’ai examiné cette chose de toutes parts, je l’ai touchée pour savoir, car les yeux ne suffisaient pas pour en juger......
Le temps impitoyable avait fait son oeuvre à tel point que des lichens s’étaient développés mettant en parfaite symbiose le support et le matériaux qui le recouvrait....
Sans les quelques franges tout en bas et les quelques plis, on pouvait vraiment croire à une élément de pierre sculptée.
L’artiste, c’était bien humblement, et inexorablement : le temps.... ou plutoit l’usure du temps : intempéries, soleil, gel, pluies, et puis te temps des heures, des jours, des mois, des années......
Sans doute s'agissait-il d'une simple bâche posée sur un mur déblayé, avant qu’il ne soit mis hors d’eau comme le sont les murs ci-dessous.....
Car tout ce que l’on voit sur ce site mythique, c'est, ce qui reste des anciennes fondations d’une partie de la cité gallo-romaine : des restes de fondations qui sont vraiment fragiles, sur cet oppidum livré à tous les vents......
2 commentaires:
grain de sel a dit :
"Cette photo me fait penser à un animal marin. Des fois des images qui nous
viennent de façon forte comme ce personnage qui était assis face à moi dans
la vallée lorsque j'attendais seul, en haute altitude....."
la suite étant personnelle, permettez que je la garde secrète.
Pour ma part, en regardant la photo, effectivement, cela me fait penser à une raie ou à un poulpe..... mais sur place c'était beaucoup plus ambigu. Ce bloc a la fois compact, doux et rugueux restait sans identité aucune et étrangement présent, presque vivant...... La matière disait la fuite du temps...... le soleil radieux et la chaleur ardente lui donnaient une espèce de densité tout à fait surannée . Cette "chose" presque lunaire, crépusculaire en plein soleil.... Quelle étrange émotion !
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