jeudi 2 avril 2015

HOSPICES DE BEAUNE - 21 - L'HOSTEL DIEU - VISITE


Je viens vous faire partager une visite récente à l'Hostel Dieu de Beaune. C'est  une visite à faire au printemps, avant que la foule n'envahisse ses murs.
Note : ce lieu est ouvert tous les jours durant la saison printemps-été.
Clichés MSG et ASB  cliquez dessus pour les agrandir.

Nous remontons à la belle époque du Grand Duc Philippe Le Bon, à la fin du Moyen Age. C'est l'âge d'or du Duché de Bourgogne.  Grand Argentier, le chancelier Rollin, secondé de son épouse, Guigonne de Salins, décident de créer ce magnifique hospice pour recueillir les malades et les "povres". 

L'extérieur semble assez austère,  afin de ne pas attirer "les brigands qui courent encore dans les campagnes."
L'entrée se veut modeste pour ne pas attirer les voleurs.

Voyons un peu les matériaux qui constituent l'édifice : 
La pierre de taille : c'est un matériau luxueux. Il vient de carrières situées  3,5km au nord-est de Beaune  

l’ardoise : elle provient  de l’extérieur, Loire ou Dauphiné. Dix mille ardoises ont ainsi été livrées sur le chantier en 1447 provenant de Chatenoy le Royal, à proximité de Chalons sur Saône, lieu de négoce et non d’extraction. 

 La cour intérieure est resplendissante de couleurs. Les matériaux qui la constituent ont été choisis avec soin. 





Dans la cour, la tour d'angle, près du puits.
Le plomb :
Il sert en majorité à fabriquer les ornements dont on garnit les toitures pour les protéger des entrées d’eau.


Toits en ardoise. Les éléments de plomb (à droite) seront passés à la feuille d'or.
Elements de plomb de la toiture, à l'état brut,  et  gargouille

 Le fer :

Il sert à renforcer la maçonnerie et à réaliser des grilles,  les structures extérieures du puits,  des serrures, et plus particulièrement à forger des outils.  Tout élément nécessaire à la construction a été forgé sur place. Des pièces déjà ouvragées ont été commandées, et l'on a évalué à 64000 le nombre de clous qui ont du être forgés. 


Ici, les barres de fer assemblent les éléments de pierre du puits.


Quelques éléments en fer forgé. Sur le heurtoir de la porte on peut voir un orvet qui s'apprête à attraper une mouche.
 Le bois de charpente du grand comble de l'hôtel Dieu provient des forêts ducales d’Argilly, d’Espenaux, de Changilly et de Bornes, qui se trouvent dans la plaine encore très boisée entre la côte viticole et la Saône.
 L'hôtel Dieu a conservé intactes ses charpentes médiévales. 300 fûts de chêne ont été taillés dans des arbres "mûrs" âgés de 120 à 170 ans ! Il mesuraient de 14 à 16 m  de long et de 30 à 37 centimètres de diamètre.  Ils ont été transportés sur des chariots et des voitures. Des textes l’attestent.

Le plafond en forme de carène de bateau de la salle des pauvres.

Dans le bâtiment d'intendance, les carreaux de pavage ont été confectionnés par Denisot Jeot à Aubigny-en-Plaine, à une trentaine de km de Beaune. Nicolas Rolin a pris pour modèle ceux de son hôtel particulier à Dijon. Façonnés avec deux argiles de couleurs différentes, on y lit les motifs de sa devise.


Carrelage bicolore et sa devise N G - Seule étoile
Les soeurs préparent le repas.

Enfin, sont exposés différents objets de l'époque rappelant le passé historique des hospices. Ici, trois photos prises dans les cuisines.

Reste à voir le chef d'oeuvre qu'abritent ces murs, le Magnifique retable du jugement dernier, oeuvre de Rogier Van Der Weyden et une série de tapisserie de Tournai contant le retour de l'enfant prodigue.
Détail du triptyque de Rogier Van Der Weyden : le jugement dernier.

4 commentaires:

Sérénité'art a dit…

Mille excuses pour la taille fantaisie des polices. Impossible de les avoir de même taille.......

FanSi a dit…

Merci Ma Di Na pour cette belle revisite des Hospices de Beaune, superbement illustrée ; un plaisir de t'avoir comme guide.
Bises

Sérénité'art a dit…

Tout le plaisir a été pour moi !
Bien amicalement. Ma Di Na

Sérénité'art a dit…

Tout le plaisir a été pour moi !
Bien amicalement. Ma Di Na