Belle exposition proposée par le Musée des Arts de la Table d’ Arnay le Duc (Cote d’or), aux portes du Morvan.
Cette fois ci, les faïenceries de Digoin - St Clément - Nevers - Gien - Saint Uzé - Lunéville, mais surtout celles de Sarreguemines et de Longchamp sont à l’honneur .
Le thème est des plus gracieux et il est certain que les décors de flore et d’animaux, qui fleurissaient sur la faïence et la porcelaine, ne pouvait donner que de très jolies tables.
Photos MSG. |
Autres temps, autres moeurs : aujourd’hui, c’est la nourriture mise dans l’assiette qui fait le décor !
Assiette servie à La Musarde- chef Ogé - Hauteville lès Dijon/ |
J'ai personnellement un joli service de Longchamp à décor Moustiers, auquel je tiens comme à la prunelle de mes yeux..... mais qui hélas, par sa fragilité, ne peut supporter un nettoyage dans le lave vaisselle. cela tombe bien, car je n'en ai pas !
En tout cas, j’ai fait un retour en enfance en reconnaissant une grande quantité des décors, que j’admirais dans les rayons et sur les banques présentoirs en chêne blond, lorsque j’arrivais à me glisser sans me faire remarquer dans le magnifique magasin “de détail” de ma grand mère........
Car elle vendait des merveilles, cette grand mère : des porcelaines de Sèvres et d’ailleurs, des cristaux de Baccarat, de Daum, de Lalique...., des faiences de Gien et de Nevers mais aussi des grès et autres pièces toutes plus fascinantes les unes que les autres !
Marie Pacaud épouse Guinet - fondatrice avec
son époux de l'entreprise digoinaise. Elle connaissait bien Gaetan Moisand, de la faïencerie de Longchamp, mort en 1945.
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Tous ces décors et ornements, créés par des artistes, étaient exécutés par des ouvrières "spécialisées". Ils faisaient appel à différentes techniques telles que le pochoir, la décalcomanie ou tout simplement le coup de pinceau posé directement a même le biscuit, ce qui demandait une grande sureté de main. ... d’autant qu’il fallait faire vite puisqu’elles étaient payées “à la pièce” !
Certaines de ces techniques de décor étaient combinées comme c'est le cas sur la tasse ci dessous. .
Chaque pièce une fois réalisée en biscuit* dans un moule, puis décorée avec soin, était ensuite plongée dans un bain de “couverte” pour la rendre étanche, avant de passer, après un sérieux séchage, dans le four tunnel pour la cuisson.
Decor réalisé en décalcomanie avec rehauts de couleurs au pinceau. |
Decor en décalcomanie |
Decor exclusivement réalisé au pinceau par les ouvrières. Cliquer sur les images pour les agrandir. |
Si vous observez bien, vous remarquerez l'épaisseur d'émail qui, correctement posé par le pinceau, donne le modelé de chaque élément. |
Quant aux moules, ils étaient soigneusement conservés et réutilises pour d’autres services, soit identiques, soit décorés par d’autres motifs, mais sur les même formes.
Le musée des arts de la table édite aussi des brochures fort bien documentées et largement illustrées sur ses expositions, la production des faïenceries françaises, les artisanats divers de France et de la région.
Faience de St Clement a decor d'oiseaux. |
*Biscuit : c’est l’objet en terre crue. Celle ci est obtenue après l’avoir largement broyée afin qu’il ne subsiste aucun élément étranger pouvant créér un défaut, puis diluée dans l’eau (la consistance ressemble alors à une pâte à crêpe épaisse!) Elle est alors coulée dans les moules, puis une fois qu’elle a atteint une rigidité suffisante, sortie de ces moules et mise a sécher, avant de passer au décor puis à l’émaillage et enfin à la cuisson.
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