(photos : la Vénus de Botticelli - Musée des Offices - Florence)
Mes yeux sont tombés aujourd'hui sur ce tableau qui m'avait séduite, lorsque je visitais, à 16 ans, les Offices, à Florence..... Que de souvenirs, quel enthousiasme devant ces oeuvres du Quattrocento.... Je n'étais pourtant pas encore étudiante aux Beaux-Arts.......
Technique : détrempe. Cette technique imposait ses contraintes à l'artiste qui franchissait déjà un grand pas dans le dessin, gommant totalement la raideur et les conventions gothiques........
C'était l'époque où le peintre s'approchait de plus en plus de la réalité, dans ce qu'elle a de plastique, tout en donnant une impression irrésistible d'éternité...... (retour au Classicisme Antique, épanouissement de la Renaissance Italienne... Le bûcher de l'inquisition n'était pas loin.
Venus est "dessinée" avant que d'être peinte/ Le dessin est visible. Il est incisif, élégant, précis, presque un trait de gravure..... l'anatomie est juste (ce qui est une grande prouesse pour l'époque), la lumière assez réaliste, le modelé sculptural a une attitude un peu "maniérée" qui, je pense, doit exprimer le mouvement. Le peintre a le soucis du détail et prend un soin infini a traduire le nacré de la chair, le dessin flamboyant des ondes de la chevelure, la transparence du regard, le sourire énigmatique qui interroge sur ce que peut penser Vénus.
(Je ne peux m'empêcher, moi, de penser que la personne qui a posé avait l'esprit plongé dans des sphères idéales !).
Les artistes qui suivront, Léonard fut le premier, gommeront ce trait, créant un passage subtil entre le corps et le décor, le fameux sfumatto..... qui fait qu'on se rapproche irrésistiblement de la vision humaine. La peinture à l'huile, dont il est l'un des pionniers, permet des souplesses de pâte, des glacis, des passages subtiles de l'ombre à la lumière.....
(note :chacun sait que Léonard de Vinci fit de nombreuses recherches pour lier ses pigments de couleur et qu'elles furent parfois fatales à ses oeuvres !)
Regardez un objet vivement éclairé. se détachant sur un fond sombre. Le voyez vous cerné d'un trait ? NON.
Magie de l'oeil de l'artiste, qui interprète déjà l'objet ou le portrait, selon sa grammaire propre..... et qui de ce fait permet une évolution magistrale de l'expression artistique.
Effet du contraste simultané qui fait que la lisière d'un visage, d'un objet ou de tout autre chose réagissent différemment par rapport à la couleur sur laquelle ils se détachent......
Tenez, sous mes yeux, en ce moment, j'ai une lampe de bureau vivement éclairée..... hé bien la tige (qui pourtant est blanche (de chez blanc) me parait ourlée d'orangé, à gauche et de gris vert à droite.....
Merveilleux Botticelli, féru de perspective (science nouvelle à l'époque), je me demande quel sorte d' homme tu étais.
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