jeudi 24 janvier 2019

PAUVRE MONA LISA !

La dernière émission “Stupéfiant”, présentée par Lea Salamé  a eu pour thème  :  Léonard  de Vinci . (a voir ou revoir en replay sur la 2)
Si  je n’y ai pas appris grand chose, il est toujours bon de réviser ses classiques ou de les redécouvrir  par le prisme d’autres regards.


Il y a longtemps que je n’ai pas remis les pieds au Louvre....... et voilà que j’ai été choquée par la découverte de la nouvelle scénographie de Mona Lisa dans l’immense salle 711.
La Joconde punaisée sur le mur......

Dans cette salle trop vaste  des Etats on l’a "punaisée" sur un immense panneau blafard, comme un cafard. 
Les grandes oeuvres accrochées aux  autres murs, et l’ éclairage zénithale n’arrangent pas les choses....
De mon point de vue,  le fameux portrait  est Livré en pâture au public dans les pires conditions...... j’imagine la déception de certains.......
Je ne suis donc pas d'accord avec cette mise en scène. 

POURQUOI ? Par ce que je pense que ce portrait de "boudoir” ne peut supporter un tel traitement sans y perdre son mystère et quelques plumes au niveau de son harmonie générale et de la subtilité  de son traitement ! 
Mona Lisa, pour moi, mérite un “écrin” chaleureux, des éclairages particuliers, surtout pas de reflets ! Et tant pis si les visiteurs doivent circuler au compte goutte, comme on le fait devant les bijoux de la couronne dans la Tour de Londres..... Mais surtout elle ne doit pas subir un éclairage zénithal, ni cette couleur “caca d’oie” sur laquelle on l’a sauvagement épinglée !


Qu’elle erreur monumentale d’avoir placé la “belle dame” dans cette salle immense ou tout concoure à la "rétrécir" !
Certes il y a de l’espace au plancher  pour accueillir  le nombre impressionnant de ses adeptes, et nul doute que ça doit rapporter “gros”, mais que c’est laid et inapproprié.
Ce tableau mérite un écrin pour diverses raisons : sa taille, son intimisme, sa subtilité  et sa polychromie......
Voilà la dame complètement perdue au milieu d’un vide sidéral, tandis que les  tableaux immenses accrochés sur les autres murs font  régner un déluge de rythmes et de couleurs ! Quel non sens ! 

Mis à part cette observation, j’ai eu le plaisir de me remettre en mémoire   les grandes oeuvres Renaissance qui l’entourent.  
La plus ahurissante pour moi est celle de Véronèse..... “Les Noces de Cana” dont  l’accrochage lui aussi est très discutable. 
Photo prise pendant l'émission - Detail du tableau : les noces de Cana de Véronèse
Cet original, ramené à Paris par Napoléon 1er a pris place au Louvre là où on pouvait l’accrocher, c’est à dire  dans l’aile élevée par Napoléon III. (était-ce une volonté de la part de ce dernier de l'exposer là ?) La superficie de l’oeuvre (67 m2 )  s’adapte certes aux  dimensions de la cimaise de la salle des Etats.......  le sujet moins, qui est religieux ! C’est lui ôter son rôle initial ! Autant coller un timbre sur une enveloppe ! Elle n’est pas à sa place : c’est manifeste ! 
Pourquoi ne pas l’avoir rendue à la Sérénissime,  quitte à faire un échange ? 
A propos de ce  “tableau”, j'ai lu quelque part  qu’un fac similé numérique a été créé à l’identique  par Factum Arte (dirigé par Adam Lewe) dans le début des années 2000 et mis en place en 2007 à Venise dans le réfectoire des moines de San Giorgio Maggiore,  pour lequel l’original avait été créé. Dans le monastère, il est, comme il se doit,  éclairé latéralement, et placé plus en hauteur...... le fait de l’exposer au Louvre en  lumière zenithale,  et, de plus, trop près du sol,  à détruit toute l’ambiance voulue par l’artiste et aussi  sa magie d'une situation  entre ciel et terre..... on dit même que l’émotion ressentie devant son double est beaucoup plus forte. que devant l’original !


Note :  Techniquement, je ne savais pas quelle pierre l’artiste avait broyée pour trouver  le fameux vert auquel il a laissé son nom :  le vert Véronèse ! C'est donc là que je l'ai appris. Il s’agit de l'arséniate de cuivre......dans toutes les nuances qu’on peut en obtenir a partir des mélanges effectués sur la palette......
Le vert Veronèse - 


photos pries pendant l'émission.

Conclusion : lorsqu’un chef d’oeuvre a été conçu pour un lieu particulier, pourquoi lui faire subir une exposition “irrespectueuse”, voir scandaleuse,  et qui l’appauvrit ! Avec cette exposition au Louvre, le sens religieux a disparu pour laisser place à une seule prouesse picturale !
Et maintenant, un petit jeu : imaginez ! si vous aviez votre Joconde à peindre, laquelle de ces deux dames choisiriez vous pour modèle ? Lea ou Emilie ?
Photo prise pendant l'émission

mille excuses pour la netteté ! MSG

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