Un photo de nature morte irréprochable quand à la technique, peut-elle nous toucher avec intensité ?
Rien à faire, mais le genre de la nature morte me semble extrêmement delicat à traiter, en photo. Plus je m'y exercce, plus je l'étudie, et plus je me rencontre que ce qui ne colle pas, c'est l'excès d'exactitude dans le détail......
La nature morte est porteuse de sens et de philosophie.
Lorsque j'observe les tableaux des maîtres qui traitent de ce thème, et Dieu sait s'il y a des merveilles, je réalise que ce qui les rend si attachants, c'est bien sure l'interprétation qu'ils en ont faite, au delà de leur virtuosité. En un mot : "le choix du peintre".
Je me suis penchée sur le problème et suis entrain de faire des tentatives de retouches, sur Photoshop afin d'approcher la dimension du sens.
Cette photo de calamares est sortie tout droit de mon appareil de photo.... . (cliquez dessus pour l'agrandir)
Elle peut illustrer un texte littéraire, et d'ailleurs j'en ai trouvé un :
L'auteur parle d'un sashimi..... (extrait d'une petite perle intitulée : "Une gourmandise" de Muriel Barbery, édité aux éditions Folio.)
" La première bouchée rose qui avait provoqué en moi un tel émoi, c'était du saumon, mais il me fallut encore faire la rencontre du carrelet, de la noix de coquille Saint Jacques et du poulpe. Le saumon est gras et sucré en dépit de sa maigreur essentielle, le poulpe est strict et rigoureux, tenace en ses liaisons secrètes qui ne se déchirent sous la dent qu'après une longue résistance. Je regardais avant de le happer le curieux morceau dentelé, marbré de rose et de mauve mais presque noir à la pointe de ses excroissances crénelées, je le saisissais maladroitement de mes baguettes qui s'aguerrissaient à peine, je le recevais sur la langue saisie d'une telle compacité et je frémissais de plaisir. Entre les deux, entre le saumon et le poulpe, toute la palette des sensations de bouche mais toujours cette fluidité compacte qui met le ciel sur la langue et rend inutile toute liqueur supplémentaire, fût elle eau, Kirin ou saké chaud."
...et je m'en retourne à mon questionnement..... peut on réaliser une nature morte avec une photographie ?
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