dimanche 21 juillet 2019

15ème ETAPE SUR LES TERRES DE GASTON PHOEBUS EN ARIEGE.

C’est en observant les coureurs dans cette 15 ème étape sur les terre du Comte de Foix, étape au trajet oh combien sinueux et accidenté, que je me suis prise à repenser au très beau “Livre de la chasse” - de GASTON PHOEBUS-  qui dort ici, entre mes mains….. 
Du coup je l’ai ré-ouvert et re-parcouru. 
Mon admiration reste totale.
A gauche le fac similé - A droite dans le second volume,  la traduction en français moderne.


Le très célèbre Gaston Phoebus. Comte de Foix- troisième du nom - est un personnage fascinant…
… Pourquoi ? Eh bien par ce qu’il défendait son fief avec une énergie inouïe et fut un administrateur hors paire. 

Pourquoi   ? Eh bien parce que je me suis dit qu’après avoir tant chevauché et mené bataille il devait être d’un constitution physique exceptionnelle pour avoir mené tant de chasses sur ses terres, avec ses formidables chiens…..

Ces Terres sont largement boisées, qui, comme il le dit lui même sont les plus propices à retenir les odeurs des animaux qui y séjournent ! Un plus pour les chiens.
Quelques spécimens de son chenil.
Ses chiens : oui, il défendait fièrement son statut de veneur comme le montre sa dédicace en fin de ce post.

L’Ariège, et le pays de Foix, quel terrain accidenté ! Que de pentes raides…..  Gaston Phoebus avait il besoin de ces sports violents pour expurger sa rage amassée lorsqu’il était aux prises avec les autres Grands en lutte pour agrandir leurs terres et  lorgnant tout simplement le royaume de France ?
Ce rusé renard était une pointure en matière de politique et de gestion, en matière de combats également, mais il n’était sûrement pas un exemple comme époux ni comme père ! 
Homme  raffiné et cultivé cependant,  il accueillera sous son toit poètes et troubadours . Rien d’étonnant qu’au moment où il cessa de se battre, il ait consigné ses connaissances en matière de vénerie dans un précieux recueil rédigé en français (et à l’époque c’était un exploit)  et qu’il le dédia à  Philippe le Hardi.

Voici sa dédicace  : 
        “Certes, je ne peux manquer d’avoir commis des erreurs ou négligé bien des questions qui intéressent le bon veneur, et cela pour bien des raisons : d’abord , je ne suis pas aussi savant qu’il le faudrait, ni si bon veneur bien que ce soit mon métier qu’on ne puisse trouver en mon livre à corriger et à reprendre ; de plus, il y a tant de conditions pour être parfait veneur qu’on ne les peut toutes énumérer sans en laisser, et ma langue n’est point si habile à parler français que mon propre langage ; il y a d’autres raisons encore qu’il serait trop long d’exposer....
 ...C’est pourquoi je prie et supplie très haut , très honoré et très puissant Seigneur messire Philippe de France, par la grâce de dieu, duc de Bourgogne, comte de Flandre, d’Artois et de Bourgogne et caetera, auquel j’envoie mon livre, que je ne saurais , ce me semble, en nul lieux mieux employer, pour bien des raisons ; pour le grand et noble lignage dont il descend, pour les nobles et bonnes coutumes et la valeur qui sont en lui, et parce qu’il est notre maître à nous tous qui sommes du métier de vénerie.  Et bien que je sache qu’il ne me convient pas de lui envoyer ma pauvre science, car il en a plus oublié que je n’en sus jamais, parce que je souffre à présent de ne plus le voir à mon aise, je lui envoie ce livre en souvenir de moi qui suis de son métier et son serviteur, et je le supplie, par sa bonne courtoisie, qu’il lui plaise d’en corriger les fautes et d’en combler les lacunes.” etc…. 

Voilà qui est un beau trait d’allégeance.” - Chapitre LXXXV - traduit par Robert et André BOSSUAT.
Le Comte sur son cheval

Il faut dire que ce Comte eut pas mal a découdre avec les autres grands seigneurs de l’époque - Comte de Poitiers, Comte d’Armagnac - Duc Jean de Berry (vous savez, les très Riches heures…)  et même le roi Charles VI, et qu’il dut déployer des trésors de diplomatie pour en venir à bout, sans perdre trop de "plumes",  et aussi pour enrichir son comté. 

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