vendredi 11 décembre 2020

DEPARDIEU - "AILLEURS" - L'ARTISTE QUI S'INTERROGE......

 Cet immense acteur n'est il pas fascinant ? Il m'interroge toujours autant et je regrette qu'il se fasse de plus en plus "rare".....

Je regrette et je comprends car, dans cet ouvrage,  il m'explique comment il explore d'autres mondes..... Son approche demande beaucoup de disponibilité.... un peu comme le Petit Prince parti à la découverte de "sa planète".

En lisant ce livre qui me donne à réfléchir sur ce qu'il dit, et aussi sur moi,  sur  mon rapport aux  autres..... je me dis qu'il pourrait être intéressant, pour vous aussi de le découvrir et de le lire, et c'est dans cet espoir que  je me permets ici d'en glisser un extrait.... 

Vous en penserez ce que vous voudrez. Pour ma part,  cela m'ouvre quelques approches de la personnalité de l'artiste que je sens  sincère et si divers, et dont on ne peut nier l'immense sensibilité...... et d'autre part cela me suggère un autre regard sur le monde des humains......

Notez aussi qu'en quatrième de couverture, il indique ceci : "Je suis parfois un innocent, parfois un monstre. Tout ce qui est entre les deux ne m'interesse pas. Tout ce qui est entre les deux est corrompu. Seuls l'innocent et le monstre sont libres. Ils sont ailleurs" 

Vous voilà avertis !

La citation : p52 et 53 :    "Là où je suis le mieux, c'est avec les gens dont je ne parle pas la langue. 

Mais même cette chose qui semble toute simple devient de plus en plus rare. Dans la plupart des pays du monde les gens parlent anglais. Ils ne parlent même pas anglais, ils parlent américain. 

Je ne comprendrai jamais cette manie de se contenter de l'américain. Pourquoi ne pas plutôt s'intéresser aussi à de jolies langues, des langues musicales comme l'Arabe littéraire ? Ou le Mandarin ?  La calligraphie chinoise est un art exceptionnel avec ses traits fins ou bien appuyés. Elle est à elle seule une sensibilité véritable . Presque un chant.

Je ne vois pas pourquoi je me mettrais à parler américain avec un Ethiopien ou avec un Ouzbek.

Je n'ai besoin d'aucune langue pour m'exprimer. Je préfère les regards.......

J'aime observer quelqu'un dont je ne connais pas la langue, être complètement attentif à lui, à tout ce qu'il dégage, à tout ce qu'il est. Voir comment son histoire et sa géographie vivent en lui.

Je lui souris, je l'imite et très vite je vois qu'il me regarde comme si je parlais sa langue......

C'est ce regard là que je vois et que je vis qui fait  que, d'un seul coup, on est en connexion

C'est ce que d'aucuns appellent une communion. 

A l'état pur."

Chez "Editions du cherche midi" - achevé d'imprimer en septembre 2020



1 commentaire:

Sérénité'art a dit…

Coucou Ma Di Na,

Martine a dit :
"Je viens de découvrir seulement à l’instant ton dernier post sur Gérard Depardieu et j'ai beaucoup apprécié ce qu'il dit. C'est très beau ce qu'il dit de la calligraphie chinoise. Je suis aussi bien d'accord avec lui sur ce qu'il dit de l'anglais américain. Je suppose qu'il ne connait pas bien cette langue lui-même car il aurait pu ajouter que ce que parlent les gens à travers le monde est une version très, très pauvre et stéréotypée de l'anglais/américain mais bon, à notre époque de mondialisation des échanges commerciaux, faut bien faire des affaires, amasser des gros sous😕 et donc négocier dans une langue commune😠. Churchill disait "l'anglais est la langue la plus facile à ...baragouiner" ! Tout est dit."

J'avais bien aimé aussi ton post précédent sur l'oeil au fond de la cagette d'huître. Surprenant et très beau mais je suppose qu'il faut soi-même avoir l'oeil artiste pour "savoir voir"... Bravo !