vendredi 14 décembre 2007

ALLEZ, NE SOYEZ PAS CHAU-VINS.....

Sans vouloir faire de mauvais jeux de mots ! Ne soyons pas si chauvins. C'est vrai qu'avec notre production de 15 000 000 de litres de vin (et je suis peut être en dessous), la longue tradition qui s'est paufinée depuis nos chers ancêtres galloromains, et le travail drastique de nos moines cisterciens (je parle en Bourguignone pure souche), nous avons un peu trop tendance à rayer de notre carte (des vins), voir à ignorer les autres nectars de la planète ... Ah ! ah ! ERREUR ! Grave erreur !
Alors, le vin chinois, vous pensez bien.... ça existe ça ?
Le français n'est pas particulièrement sinophyle, pourtant, il ne se gêne pas pour parler du vin chinois, (sans le connaitre) et avec un certain mépris !
Eh bien oui, M'sieur dame, ça existe et ça existe même dans différentes régions ! Et qui dit terre à vin dit terre à truffe.... Mais non, ce n'est pas mon propos de ce jour !
Pour ma part, j'ai vu de belles vignes en bonne santé cultivées "à la française" au sud ouest de Beijing (traduisez Pékin). Voir photo.



Historiquement, il faut tout de même savoir que dès 206 av J C, la dynastie des Han (majoritaires encore dans le pays) cultivaient déjà la vigne et que le palais impérial la produisait à grande échelle.
Bien sur il y a eu des époques plus ou moins fastueuses, pour la culture de la vigne, comme celle des TANG par exemple - du VII et VIIIe siècle ) (lire le juge TY).
Voir ci dessous un pot à vin de cette éppoque.

Mais le climat en Chine est très divers et subit de gros écarts de température. Dans le nord, par exemple, la saison est très courte pour cette culture. L'hiver on enterre les ceps, pour ne pas qu'il gèlent ; l'été, il fait vraiment chaud. Les chinois sont très nombreux. Ils doivent manger toute l'année, si bien qu'à certaines périodes, le pays a favorisé la culture des céréales au détriment de celle des vignes. Mais ces dernières n'ont jamais disparu et ont connu des ages d'or.
Le vin était plutot bu par les hommes, mais aujourd'hui, les femmes l'apprécient également.
Au 17 e siècle, et jusqu'à la fin des dynasties Ming et Quin,la vigne n'a cessé d'être cultivée.
Lorsqu'on lit Qing Ping Mey, (roman chinois arrivé en France au 18e siècle), le vin coule à flot dans les tavernes !
Dans l'esprit des chinois, le vin est une bonne médecine et c'est un produit favorable à la santé, a condition d'en boire peu , mais régulièrement ! quel bon sens !
Ce que ne savent pas faire les chinois, c'est travailler la qualité du vin, mais là encore ça change. J'ai vu une émission récemment où des oenologues bordelais participaient à la culture et à l'élevage d'un vin cultivé à Taycheu, non loin de la Mongolie et de la Grande muraille ouest. Leur rêve était d'arriver à un vin de terroir, car ce qui jusqu'à ce jour a desservi la production de vin chinois, c'est l'aspect mercantil, le manque de communication entre le producteur, le collecteur et le vendeur, la distribution défaillante qui doit encore faire de gros progrès, le coupage effectué à outrance.
Les chinois utilisent maintenant des cepages européens, du chardonnay, du sauvignon, du cabernet franc, du merlot.......
Pour ma part j'ai bu les deux vins ci dessous. Ce fut un moment agréable.

C'est dans le nord, à Pékin, mais aussi à X'ian et à Datong, que j'ai dégusté le vin rouge qui était très respectable, ma foi. il se rapprochait d'un très honnête Bordeaux. l'étiquette "Vin de la grande muraille", est celle de l'un des principaux distributeurs chinois.


Quand au second, je l'ai bu à Dijon. C'étais un rosé distribué par un Beaunois, et j'ai trouvé qu'il accompagnait très bien la cuisine chinoise.

Et puis ne trouvez vous pas que l'étiquette est ravissante, avec son premier Empereur (Qin chi Huanggy)

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