vendredi 24 décembre 2010

JOYEUX NOEL A VOUS TOUS......

Bien chers lecteurs, Noel est là.... c'est l'occasion pour moi de vous proposer une œuvre flamande de Robert Campin (le Maitre de Flémalle). L'une des œuvres les plus précieuses du musée de Dijon.

Peinte autour de 142O, époque de la dynastie des Grands duc de Bourgogne, elle est réalisée sur un panneau de bois et avec de la peinture à l'huile. Elle nous donne à voir la Nativité et la visite des rois mages.......

Outre la beauté de ses couleurs (très proches des enluminures), elle me laisse assez songeuse quand à la virtuosité de sa composition qui est assez difficile à décrypter.

L'enfant Jésus est le personnage principal de l'histoire, et pourtant, au premier coup d'oeil, ce n'est pas lui qu'on regarde.

Vous posez déjà les yeux sur Joseph, Marie, les personnages de droite, les anges etc…. et c’est en cherchant bien que vous apercevez ce petit être posé à même le sol sur trois brins de paille….. De plus, ces personnages si somptueusement vêtus, ne prennent même pas la peine de l'envelopper dans quelques langes, ce qui pourrait le lier plastiquement à leur présence !



Passons à la composition : Si je pousse un peu plus loin mon investigation, je me rends compte que l’enfant est placé sur une ligne de force : celle ci, seulement suggérée, évoque le chemin sinueux qui conduit vers le ciel. Suivez les plis de cassure de la robe de la vierge, au niveau des genoux, vous passez par l’enfant, puis la main de la première sage femme, celles de l’autre, et votre regard empreinte le chemin qui monte au lac débouchant sur l’horizon…… A mon avis, mais cela n'engage que moi, cette construction met en évidence que :

Jésus est le passage obligé (quelque soit la difficulté du chemin) pour atteindre le ciel…..

On peut aussi considérer que le tableau se divise en un tryptique vertical Au centre, la scène principale ( la nativité et les rois mages) qui s’inscrit presque dans une "mandorle", (forme dans laquelle le christ , en gloire est représenté sur les tympans de l’art roman). A Droite, les humains vaquent à leurs occupations quotidiennes (sages femmes et promeneurs). A gauche, la terre et le ciel (le bœuf, l’âne les anges et le soleil) La toiture de l’étable fait la liaison avec la partie droite du tableau. Sa valeur sombre contraste avec les anges qui agitent des messages dans leurs phylactères (comme sur une BD)




La grande originalité de ce tableau, pourtant, se situe en haut : le regard débouche sur un paysage, grande nouveauté dans la conception picturale de l’époque, qui représentait généralement ce genre de scène en gros plan, sur des fonds d'or.

Reste l'éclairage : il n'est pas réaliste ! Frontal pour la scène centrale, il vient du soleil pour ce qui est du paysage........ On trouve encore quelques maladresses quand à l'appréhension de l'espace, mais dans l'ensemble, ce tableau est très vivant.....


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