vendredi 11 novembre 2011

LA TRUFFE DE BOURGOGNE MISE EN DANGER PAR UN DECRET EUROPÉEN RELATIF AUX TRUFFES ET AUX DENRÉES ALIMENTAIRES EN CONTENANT.

LE DANGER : Parution d'un décret programmée au 1er trimestre 2012
les intervenants et le Président.
 La Truffe de bourgogne redeviendra-t-elle une TRUFFE  à par entière ?
Je suis de retour du Congrès Européen de la truffe de Bourgogne qui a eu lieu cette semaine à Nancy, sous la présidence de Monsieur J CH. Savignac, Président de la Fédération Française des Trufficulteurs. 23 pays d’Europe producteurs de TRUFFE DE BOURGOGNE  étaient représentés par des chercheurs mais aussi des acteurs économieques :  trufficulteurs, pépiniéristes, chefs, éleveurs de chiens, spécialistes de la forêt...... Je tiens la liste à votre disposition ! 
Parmi les griefs retenus dans ce projet de decret,  on nous avance “une absence de tradition !”   non, mais je rêve, pincez moi !

TRADITION de la Truffe de Bourgogne : 

La réputation de cette espèce remonte, pour ce qui concerne les documents, au XVe siècle. Elle est bien antérieur à celle de la truffe du Périgord et n’a jamais été abandonnée depuis !

Chacun sait que les ducs de Bourgogne, au XVe siècle, plus grands seigneurs que le roi de France d’alors, la consommaient et surtout la célébraient le premier jour ou les chiens du duc ramassaient les premières truffes mures.  Le grand chambellan apportait le tuber en grande pompes sur la table ducale !  Nous sommes à l’époque de Jean Sans Peur, puis de Louis XI ! Cette tradition de la cuisine truffée ne s’est jamais éteinte, jusqu'au  au vingtième siècle, où la guerre de 14 a été fort dévastatrice, dans le grand Est. et dans la continuité,  au 21 ème siècle. 




Extrait de l'intervention de Gérard Chevalier : la carte montrant en jaune et vert, les zones produisant de la truffe de Bourgogne.
 Il faut savoir que la célébrité de la truffe du Périgord, est arrivée plus tard, avec Françoise Ier.  Elle est donc postérieure. 
Plus proche de nous, la guerre de 14-18 a redistribué les cartes, car, 
non seulement l’Est du  pays fut  totalement ravagé,  mais encore, les truffières d’uncinatum qui florissaient partout, disparurent de la carte. 
A la fin du 19e siècle, il faut savoir que l’Est produisait, Lorraine, Alsace, Franche conté, Champagne et cote d'Or,  15O tonnes de truffes de Bourgogne par an qui, pour la plus grande partie, étaient dirigées sur Paris !
Après la guerre, les truffières avaient disparu, mais les spores étaient toujours là. 
Elles  ne demandaient qu’à reprendre leur rôle dans une nature dé-stressée et débarrassée des monceaux de ferrailles qui la lardaient de toutes part. De plus des remembrements furent faits qui favorisèrent la culture au détriment du boisement, donc de milieux propices au développement de la truffe.
Mais même s’il restait peu de truffière, la tradition perdurait !
Le développement des industries favorisa alors l’exode rurale, mais la tradition ne s’éteignit toujours pas.
Enfin, nous travaillons bénévolement pour beaucoup, 
et depuis 30 ans à sa réinsertion sur les tables de France !
Vous imaginez ma fureur lorsque j’ai entendu annoncer  que la législation prochaine des produits contenant de la  truffe en Europe ne voulait pas prendre en compte l’appellation "Truffé"  pour tuber uncinatum  qui a un passé aussi glorieux. Alors qu'elle l'a donne sans raison aucune à tuber brumale ! Pour quelle raison ? Personne n'a su nous l'expliquer.

Cliché pris pendant l'intervention de Leon Wehrlen : historique . La citation est tirée de mon premier livre.

Intervention de Leon Wehrlen
 REPARTITION de la Truffe de Bourgogne 
Pour ceux qui ne le sauraient pas, cette espèce est largement répandue dans TOUTE L’EUROPE : de la Suède à L’oural ! Gerard Chevalier et tous ses confrères ont fait un travail de repérage formidable en se rendant dans tous ces pays, discutant avec les parties prenantes, dégustant la gastronomie locale, ramenant des spécimen pour les étudier dans leurs labos. Elle a une tradition culinaire profondément encrée dans la plupart de ces états européens.  Et on ose nous dire qu’elle n’a pas de tradition ! 

Intervention des chercheuses allemandes
 LE POINT NOIR :
Malheureusement pour la truffe de Bourgogne , l’Allemagne n'est pas partie prenante. Elle, qui possède des grands espace de site truffiers propices à cette espèce, fait barrière. 
Interdiction de ramassage de truffes sauvages dans le pays d’Angela Merkel
Les truffes de bourgogne y pullulent pourtant  et par le fait, elles restent en terre. Celles qui sont vendues sont pour la plupart importées d'Italie, de Hongrie, de Tchèquie. Et comme chacun le sait, l’Allemagne fait elle aussi, au sein de l’Europe la pluie et le beau temps !

Carte ou ont été indiqués des lieux produisant, en Allemagne, de la truffe de Bourgogne.
 L’INCOHÉRENCE ET LA POLITISATION :
Enfin, et c’est encore plus grave : les gens qui rédigent ce projet de loi ne connaissent rien 
à la gastronomie de la Truffe de Bourgogne. 
Pour ce qui est de la dénomination truffe sur les produits conservés, ils prônent un pourcentage de 3% de truffe ! Cela ne correspond absolument à rien dans l’utilisation de la truffe de Bourgogne ! Valable pour une truffe forte comme la mélano et la mésentérique, et encore je demande à voir, car ils font un mic mac pas possible avec le jus de truffe et les arômes de toutes sortes......., cela n’a aucun sens avec tuber uncinatum qui doit être utilisée en plus grande quantité, il faut compter 5 à 10 %. 
Enfin, le projet du décret laisse une place de choix aux arôme de truffe, mais surtout aux arômes artificiel qui franchement, et je sais de quoi je parle,  dénaturent complètement le gout d'un plat  en lui apportant une saveur et un arôme chimique reconnaissable entre mille et peu gouteux !
       Cette commission affiche ainsi de façon claire sa méconnaissance du produit et l’arnaque politico-économique dont nous risquons d'être les victimes.  
 C’est de la ségrégation, de la démolition concertée, de la mauvaise foi et surtout une barrière mise à tout un secteur rural qui peut, grace à la truffe de Bourgogne, diversifier ses revenus, notamment dans le Grand Est largement sinistré après la fermeture de ses industries et de ses hauts Fourneaux. 

La France trufficole. Extrait de l'intervention de Léon Wehrlen.

Ce qu’on a fait au XIX ème siècle pour la mélano, c’est a dire, la prise de décision politique pour servir les sud est et ouest de la France, pourquoi ne le fait on pas aujourd’hui pour cette partie de la France (particulièrement la Lorraine) qui en a tant besoin ! et pour les autres pays d'Europe. Elle est pour nous tous un enjeu économique producteur d'emplois.
Mieux, pourquoi accepterait-on l’importation de truffes asiatiques et refuserait-on l’appelation "Truffé" à celles de nos territoires !







1 commentaire:

Sérénité'art a dit…

Pays européens producteurs de truffe de Bourgogne, présents à ce congrès
Allemagne - Autriche - Belgique - Espagne - Estonie - Finlande - France - Grèce - Hongrie - Irlande - Italie - Lettonie - Lituanie - Pays-Bas - Pologne -République Tchèque - Roumanie - Royaume Uni - Serbie - Slovaquie - Slovénie - Suisse -
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